Ce sacré mental
Je suis entrain de regarder une émission sur le déni de grossesse, l'inconscience de la grossesse, et même si j'étais au courant de ce que c'était, en découvrant ce reportage, je me rends compte de tout ce que ça implique....
Le déni de grossesse, est un évènement incontrôlable par la femme qui le vit, car il s'agit pour ces femmes de ne pas savoir qu'elles sont enceintes. Et cela peut durer jusqu'au moment de l'accouchement...
Beaucoup de femmes l'apprennent par hasard, au cours d'une consultation ou d'une remarque de quelqu'un extérieur à l'entourage...
Car ce qui caractérise ces femmes, c'est qu'elles n'ont aucun symptôme de femme enceinte, ventre qui s'arrondit, les règles qui s'arrêtent, la prise de poids... Bien souvent, elles n'ont rien de tout ça, le corps continue à fonctionner comme si elles n'étaient pas enceintes...
Mais ce qui est extraordinaire, dans ce déni de grossesse, c'est qu'à partir du moment où la maman découvre qu'elle est enceinte, son corps change dans les heures qui suivent, et l'enfant commence à se montrer, à bouger... Impréssionnant, ce que le corps et le mental peuvent faire ensemble, non... ?
Parce que tant que la maman n'a pas reconnu sa grossesse, l'enfant est indétectable, à moins d'une échographie...
Franchement, il faut le voir pour le croire, car, c'est difficile pour des personnes qui ont étaient enceintes, de se dire qu'on ne peut pas s'apercevoir que l'on attend un enfant, pas le sentir bouger dans son ventre... Et pourtant, si, ça existe... Une grande majorité de ces femmes souffrent de pas s'être aperçuent qu'elles étaient enceintes, elles culpabilisent face à cet enfant qu'elles n'ont pas senti grandir dans leur ventre, qu'elles n'ont pas pu accueillir comme elles l'auraient voulues.
Et quand, elles s'en aperçoivent, il est trop tard pour faire quoique ce soit...
Pour la plupart, elles ne sont pas préparées à mettre au monde un enfant, elles sont démunies face à ce qui leur arrive. Quand nous nous avons 9 mois pour nous faire à l'idée de cet enfant, choisir de le garder ou non, ces femmes, elles n'ont généralement que 3 mois à 1 jour pour se faire à cette idée et le choix de l'avortement ne se pose même pas... Les seules qui s'offrent à elles, sont de garder l'enfant ou de l'abandonner, de le confier à quelqu'un d'autre, car elles se sentent dans l'incapacité de s'occuper de cet enfant arriver si soudainement...
Ce qui m'a touché dans ce reportage, c'est de voir que ces femmes qui avaient tant souffert de ce "déni de grossesse", ou cette inconscience de grossesse, soient jugées par les gens, voir par leur entourage, leur mari, les hopitaux qui ne croient pas à leur version, qui pour moi, ne sont simplement pas dans l'écoute, ni dans la détresse de cette femme qui vient de s'apercevoir qu'elle attend un enfant et qui est sur le point d'accoucher... Pour certaines, il y a même des hopitaux qui font appel aux services sociaux dans ces cas-là... Vous imaginez ? Vous venez d'apprendre que vous avez un bébé dans le ventre alors que vous êtes sur le point d'accoucher, et tout ce qu'on trouve à dire, c'est que vous êtes une menteuse, une fabulatrice, une mauvaise mère, une cachottière...
Mais qu'est ce qu'on peut bien ressentir à ce moment là face à de pareils comportements, de paroles et d'insensibilité ? Vous culpabilisez déjà, parce que vous vous demander, comment vous avez pu ne pas vous apercevoir que vous étiez enceinte, et par-dessus tout ça, vous subissez en plus le jugement et le regard des autres... Mais comment est-il possible de se reconstruire après ça et de ne pas vivre dans la honte ? Je ne sais pas, je pense qu'il faut beaucoup d'amour de soi, et des autres pour reprendre confiance en soi, et simplement essayer de comprendre ce qui s'est passé et pourquoi ça s'est passé...
L'enfant quant à lui, qui a vécu ce "déni de grossesse", au départ, il le vit bien, ce qui fait que son attitude change et qu'il perd confiance en ses croyances, c'est le regard des autres, leurs paroles, leurs insinuations encore et toujours, qui sèment le doute dans son esprit.
Cet enfant devenu grand, disait quand fait, il fallait en parler, ne pas cacher ce qui s'était passé, parce que l'apprendre par quelqu'un serait de la trahison et une forme de rejet.
C'était génial de voir et d'entendre ça, car cet homme de 39 ans qui témoignait entouré de toutes ces femmes qui avaient vécues un "déni de grossesse", n'avait aucune rancoeur face à sa mère, même si il n'avait toujours pas pu aborder ce sujet avec elle, ni aucune gêne de se retrouver parmis elles et de raconter son histoire, comment il l'avait vécue...
Il était là, parce qu'il savait que son témoignage pouvait les aider à se reconstruire et à se pardonner, et peut être aussi à se rendre compte qu'elle n'étaient pas des "monstres". Et ça, c'était le plus beau cadeau qu'il pouvait leur faire...
Aujourd'hui, beaucoup de femmes se battent pour faire connaître ce phénomène qui n'est pas encore suffisamment reconnu dans le monde médical, ni de la justice, et pas très connu du grand public, mais très souvent montré du doigt. Et tant que le déni de grossesse ne sera pas reconnu comme une vraie pathologie, des femmes iront en prison pour avoir voulu cacher une grossesse dont elles n'étaient même pas au courant. C'est pour toutes ces raisons que j'ai décidé d'en parler sur mon blog, car pour ses femmes, c'est une vraie souffrance et une véritable incompréhension face à cet évènement qui leur arrive.
Voici quelques liens intéressants dont un extrait de l'émission :
http://videos.nouvelobs.com/video/iLyROoafJjyR.html
http://www.dailymotion.com/video/x3fpq7_sheryfa-deni-de-grossesse_news